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15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 22:42

Alsace : les Vignerons Indépendants prennent position sur la réforme des VT et SGN

Lors de leur Assemblée Générale du 5 mai dernier, les Vignerons Indépendants d'Alsace ont défini leur position, par la voix de Jean-Daniel Hering, vice-président du Synvira, sur les propositions de réforme des vins issus de Vendanges Tardives (VT) et de Sélections de Grains Nobles (SGN). Ces propsisions de réforme ont été émises par l’AVA (Association des viticulteurs). Ces vins représentent entre 0,8 % et 4 % de la production des vins tranquilles en Alsace selon les années link. Leur prestige n'est pas une question de quantité, et impose la plus grande attention à la réforme de leurs conditions de production, estime le Synvira, qui s'est donc prononcé sur chaque proposition de réforme :

- Hausse des degrés minimum pour la mention VT (ne concerne pas les SGN)

En 2001 déjà, le Synvira s'était prononcé contre cette proposition, estimant que : « Relever le degré des VT est une contre mesure, inefficace pour accroître la qualité de ces vins aux caractéristiques variées et relevant de pratiques multiples, de nature à induire une typicité de VT contraire à l’esprit de l’AOC. » Les Vignerons Indépendants d'Alsace maintiennent cette position, qui, en outre, "entraînerait de toute évidence une hausse des degrés des autres vins ce qui n’est souhaité par personne."

- Hausse de la densité de plantation à 4500 pieds/ha et écartement des fils à 30 cm

Le Synvira se prononce également contre et se réfère au "cahier des charges AOC Alsace qui autorise une densité à 4000 pieds/ha et un écartement à 40 cm tout en acceptant l’usage des mentions VT&SGN".

- Déclaration d’intention de production de VT & SGN au 31 mars

Le Synvira rejette également cette proposition, puisque ce sont les conditions météorologiques et l'état de la vendange à l'automne qui déterminent la décision de produire ou non des VT et SGN.  "Il existe des terroirs qui botrytisent tous les ans, au même endroit tant mieux pour eux et pour les vignerons qui les cultivent", note le syndicat, "Mais il y a aussi des terroirs qui se laissent moins dominer par l’homme et qui évoluent au grès des vicissitudes du climat de l’année, terroirs pour lesquels toutes prévisions au 31 mars sont impossibles."

- Diminution des rendements pour les VT à 55 hl/ha et les SGN à 40 hl/ha.

Le Synvira soutient cette proposition car la diminution des rendements est un réel levier d'amélioration de la qualité des vins. En outre, le prix des vins issus de VT (souvent supérieurs aux grands crus) justifie de leur imposer des conditions de rendements équivalentes (55 hl/ha). Enfin, un rendement bas est un outil de soutien des prix et du positionnement haut de gamme des VT, "justifiants les efforts pour les élaborer".
Le Synvira pose cependant deux conditions : que VT et SGN n'en deviennent pas pour autant des appellations à part entière et restent des mentions utilisables dans toutes les strates de la hiérarchisation des vins d’Alsace ; et que cette diminution s’accompagne d’une valorisation plus importante du produit et d’une meilleure rémunération des producteurs.

- Encourager certaines pratiques viticoles pour améliorer la qualité des VT&SGN
Le Synvira soutient également cette proposition et va plus loin en appelant à solliciter la communauté scientifique régionale sur des questions comme le développement du botritys, pour mieux de le favoriser. "Pourquoi ne pas éditer un guide des bonnes pratiques viticoles réunissant toutes les informations et connaissances à respecter pour produire des liquoreux de qualité ?", suggère Jean-Daniel Hering.

"Nos vins liquoreux ne se construisent pas uniquement autour du sucre. Il serait trop facile de se contenter de ce seul paramètre pour définir leur qualité. Il faut être ambitieux et raisonner cette production d’exception avec des rendements adaptés et une botrytisation de qualité", conclue-t-il, "Nous pouvons mettre en œuvre des itinéraires culturaux facilitant une meilleure installation de la pourriture noble. Mais la nature reste prépondérante dans l’évolution de la maturité des raisins. Jusqu’à la veille de la récolte elle peut être capable du meilleur comme du moins bon. Mais le pire serait de croire que nous pouvons tout contrôler. Il y a une part d’imprévu dans la production de ces vins remarquables. Tant mieux car il n’y a rien de plus excitant que l’imprévu. Nous aurions tort de nous en priver."

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